Qu'est-ce que la "Brav" et pourquoi les gilets jaunes demandent son démantèlement à Emmanuel Macron ?
"B.R.A.V", quatre lettres et un symbole : celui de la répression policière pendant les mouvements des "gilets jaunes". Chaque samedi, lorsqu'ils occupaient l'espace public, cette brigade motorisée était chargée de démanteler les attroupements. Lors d'un échange impromptu avec Emmanuel Macron le 14 juillet, des "gilets jaunes" ont demandé la suppression de la BRAV.
Il se promenait au Jardin des Tuileries, à Paris, accompagné de son épouse, lorsqu'il a été interpellé. Emmanuel Macron, qui venait de quitter les cérémonies du 14 juillet, a été pris à partie par plusieurs personnes qui se revendiquent être issues du mouvement des "gilets jaunes".
Un mouvement qui s'est formé dès novembre 2018 en opposition à l'augmentation des prix du carburant. Les membres du mouvement portaient un gilet de haute visibilité, s'installaient aux ronds-points et défilaient dans les rues de la capitale tous les samedis jusqu'au mois de mars 2020.
"Virez la Brav !"
Créée au mois de mars 2019 sous l'impulsion du préfet de police de la ville de Paris Didier Lallement, pour lutter contre les dégradations urbaines en marge des manifestations, la Brav a été déployée pendant les manifestations menées par les "gilets jaunes" à Paris.
La Brav-M, la brigade de répression de la violence motorisée est un bataillon de la police nationale. Il est composé de policiers issus des compagnies d'interventions et de motards qui les véhiculent pendant une intervention afin de garantir le maintien de l'ordre. Des interventions dénoncées par le journaliste David Dufresne, qui recense les violences commises par les forces de l'ordre.
allo @Place_Beauvau - c'est pour un signalement - 746 (précisions 14)
— David Dufresne (@davduf) May 2, 2019
Nouvelle vidéo #PitieSalpetriere. Présence des motards des BRAV dans la cour.
Paris, #1erMai, source: https://t.co/88goILRMO4 pic.twitter.com/zv3559rhFO
Dans une vidéo diffusée sur Facebook, un des membres du groupe des Tuileries répète avec force : "Virez la Brav !". D'autres, à ses côtés, appuient son propos. "Arrêtez avec la Brav ! On n'en veut plus !", peut-on entendre distinctement. Des demandes qui avaient déjà été formulées par les "gilets jaunes" après des scènes de violence dans les cortèges.
Symbole des violences policières
La Brav-M est intervenue à Paris pour dissoudre les rassemblements des "gilets jaunes". Des opérations durant lesquelles des manifestants ont pu être blessés. Notamment à cause de l'utilisation controversée du lanceur de balles de défense (LBD) durant les opérations.
Dans son édition du 06 février 2020, le magazine d'investigation Envoyé spécial (France 2) diffusait un reportage sur les missions de la Brav-M. Témoignages de manifestants blessés, images d'interpellations violentes... Les pratiques employées pour le maintien de l'ordre sont largement contestées.
Des images d'interventions musclées à moto qui rappellent les opérations menées par les "voltigeurs", des policiers motorisés qui intervenaient à Paris jusqu'en 1986. Cette année-là, la brigade des voltigeurs avait été reconnue responsable de la mort de Malik Oussekine, un étudiant de 22 ans opposé au projet de loi Devaquet.
Malik Oussekine a été pourchassé par des voltigeurs et battu jusqu'à ce que mort s'ensuive.
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